Les Figures historiques du Steinhart

Au fil des siècles, le Steinhart a vu naître des personnalités qui ont marqué son histoire. Qu’ils aient été artistes, résistants, écrivains ou bâtisseurs, ces hommes ont inscrit leur nom dans la mémoire collective par leur courage, leur talent ou leur engagement. Chacun d’eux incarne une facette du riche patrimoine humain de notre territoire.

Dans cet article, nous vous proposons de découvrir ces figures historiques du Steinhart, témoin de notre histoire passée.

 

Roger Bichelberger (1938–2018)

Roger Bichelberger est né le 23 novembre 1938 à Alsting (Moselle) et est décédé le 10 août 2018 à Sarreguemines. Professeur de lettres et critique littéraire, il fut également un écrivain reconnu, auteur d’essais, de romans, de poèmes et d’ouvrages à dimension spirituelle.

Ses engagements pédagogiques et littéraires

  • Dans les années 1970, au lycée Jean-Moulin de Forbach, il crée PoéPro, une revue de poésie, ainsi qu’un club littéraire animé avec ses élèves. Ces initiatives étaient appuyées notamment par la poétesse Andrée Chédid et ont accueilli des écrivains comme Jacques de Bourbon-Busset, Catherine Paysan et Michel Del Castillo.

  • Il instaure en 1988 le Prix de la Nouvelle des Lycéens Lorrains, ouvert aux lycéens de la région pour créer, valoriser et diffuser la création littéraire jeunesse.

Ses rôles institutionnels

  • En 1977, Bichelberger devient membre du Jury Erckmann-Chatrian, récompensant les romanciers lorrains, puis en devient président en 1989.

  • Il est aussi critique littéraire pour Le Républicain Lorrain, collabore au magazine Panorama, et participe à l’émission télévisée Aujourd’hui la vie (Antenne 2), notamment sur le thème “Croire, mais en quoi ?”.

  • De plus, il siège à l’Académie nationale de Metz et à l’Académie d’Alsace, et il est membre de l’Association européenne François Mauriac.

Distinctions littéraires

Une liste de ses principaux prix montre l'étendue et la reconnaissance de son œuvre :

  • Prix allemand Peter Wust (1987), pour son rayonnement culturel dans la région.

  • Prix Erckmann-Chatrian,

  • Prix des écrivains croyants,

  • Prix Roland Dorgelès,

  • Prix Terre de France,

  • Prix Henri-Mondor (1990),

  • Prix Roland-de-Jouvenel (1995),

  • Prix Ève-Delacroix (2000),

  • Grand Prix du Roman de la Société des Gens de Lettres.

Notamment :

  • Il reçoit le Prix Roland-de-Jouvenel de l’Académie française en 1995 pour Anioutka.

  • En 2000, il est récompensé par le Prix Ève-Delacroix de l’Académie française pour Celle qui gardait toute chose en son cœur.

Don patrimonial & hommage

En 2013 puis 2016, il fait don à la Médiathèque de Forbach de ses archives personnelles (manuscrits, correspondances, dossiers de presse), désormais consultables.
En mars 2018, la ville de Forbach lui rend hommage lors d’une soirée littéraire réunissant quelque 300 personnes pour la sortie de son roman Lettre à une trop jeune morte.


Joseph Greff
(1771 – 1825)
"La Bayard d’Etzling"

Cinquième d’une famille de 7 enfants, Joseph Greff naît le 19 janvier 1771 à Etzling.

Hussard au 1er régiment depuis le 7 août 1789, il participa à la campagne de 1792 aux armées des Ardennes et du Nord.

Pendant la campagne de 1793, il fut nommé brigadier le 11 avril, puis maréchal des logis chef le 17 du même mois.
Le 7 mars 1793, entre Tong et Saint-Tron, cerné par plusieurs hussards de Blanckenstein, il refusa de se rendre et parvint à se débarrasser de ses assaillants après avoir reçu 18 coups de sabre.

Le 18 fructidor an IV (4 septembre 1796), lors de la bataille de Roverdo, à la tête d’une centaine d’hommes et en coordination avec le lieutenant Bohm, Joseph Greff captura 16 canons, 30 caissons, arracha 2 drapeaux aux mains de l’ennemi et força plus de 1 500 hommes à se rendre.

Il fut nommé sous-lieutenant le 7 janvier 1797, puis lieutenant le 8 septembre 1802.

En 1805, il participa à la campagne d’Autriche et combattit à la bataille d’Austerlitz. Le grade de capitaine lui fut conféré le 22 décembre de la même année.

Il prit part à la campagne de 1806 et fut nommé lieutenant en second dans les chasseurs à cheval le 6 octobre. Devenu lieutenant le 16 février 1807 pendant la campagne de Prusse, il suivit son régiment en Espagne en 1808 et retourna à la Grande Armée en 1809.

Il fit preuve d’un courage exceptionnel lors de la bataille d’Essling, les 21 et 22 mai, puis à Wagram, les 5 et 6 juillet 1809. Il reçut plusieurs coups de lance à la tête, à la cuisse et au bras droit, 3 autres sur le visage (dont un à la bouche) et un coup de biscaïen (balle sphérique d'une boîte à mitraille) à l’épaule gauche. Malgré ses blessures, il ne quitta le champ de bataille qu’après la fin du combat.

Le 15 août 1809, Napoléon Ier le nomma officier de la Légion d’honneur, et capitaine le 20 du même mois.

Couvert de 30 cicatrices et partiellement privé de l’usage de ses membres, il fut admis à la retraite le 13 décembre 1812.

Le guerrier du Steinhart, surnommé “la Bayard d’Etzling”, s’éteignit le 3 mai 1825 à Forbach.

Les tombes de Joseph Greff et de son épouse ont depuis longtemps disparu, mais une rue d’Etzling porte son nom : le “Square du capitaine Greff”.


Klein Joseph (1896-1963)

Né le 4 décembre 1896 à Folkling et décédé le 3 décembre 1963 à Freyming-Merlebach.

Il fit partie du groupe de résistance “ Mario “, dirigé par Jean Burger.

Son appartement servait de lieu de réunion clandestine pour les activités de résistance sur le secteur de Freyming-Merlebach.

Cette implication lui valut d’être arrêté le 2 novembre 1943 et emprisonné au fort de Queuleu, avant d’être transféré au camp de concentration de Natzweiler-Struthof.

Joseph fut ensuite interné au camp de Dachau, où il fut libéré le 29 avril 1945.

Pour son courage et son engagement, il reçut le titre de déporté résistant.


Pierre Weyland (1919-1944)

Né le 19 janvier 1919 à Kerbach, Pierre décéda le 30 août 1944 à Cognac (Charente).

Comme de nombreux Mosellans, il fut évacué à Saint-Laurent-de-Cognac.

Mobilisé par l’armée française, il fut capturé dans la poche de Dunkerque, puis libéré en tant que Volksdeutsche (allemand par le peuple).

Refusant de retourner vivre en Moselle annexée, Pierre choisit de revenir à Cognac, où il se maria.

En juin 1944, il rejoignit le maquis de Saint-André. Deux mois plus tard, le 30 août, lors de l’attaque d’un camion allemand, il fut gravement blessé et succomba le jour même à l’hôpital de Cognac.


Jean Lucien Metzinger (1910-1992)

Né le 27 décembre 1910 à Oeting et décédé le 25 octobre 1992 à Lima (Pérou). Jean Lucien Metzinger était le cinquième d’une fratrie de sept enfants.

Ordonné prêtre en 1933, il est consacré évêque en 1964.

Durant la Seconde Guerre mondiale, Monseigneur Metzinger, alors officier dans l’armée française, connaît l’internement dans les stalags (abréviation de Stammlager, camps de prisonniers de guerre allemands, destinés principalement aux soldats et sous-officiers capturés). Après la libération des camps de prisonniers, il s’engage comme lieutenant de l’armée secrète, au service de la Résistance.

Arrêté à Poitiers le 15 octobre 1943 par la Gestapo, il est déporté en 1944 au camp de concentration de Dachau. Il en sera libéré l’année suivante par les troupes du général Patton.

Après la guerre, il devient gouverneur de l’île de Reichenau (île allemande située sur l’Untersee, partie inférieure du lac de Constance), avant d’occuper de hautes responsabilités ecclésiastiques. De 1973 à 1983, il exercera la fonction de secrétaire général de la conférence des évêques péruviens.


Gustave Piette (1921-1976)

Né le 18 avril 1921 à Oeting et décédé le 10 août 1976 à Forbach, Gustave Piette a marqué l’histoire de son village par son courage.

Exilé en Charente à l’automne 1939, il retourne l’année suivante à Oeting son village natal, désormais annexé, sans y rester car il refusait l’idée de servir sous l’uniforme allemand.

Le 31 juillet 1944, lors de l’attaque ennemie d’Exideuil, il est grièvement blessé mais réchappe miraculeusement à la mort.

Décoré à dix reprises, dont la Légion d’honneur en 1975.

A l’occasion du 40ᵉ anniversaire de la Libération, la commune d’Oeting rend hommage à son héros disparu en donnant son nom à l’école primaire du village.


Nicolas Greff (1906-1942)

Né le 30 décembre 1906 à Oeting, Nicolas Greff était l’aîné d’une fratrie de cinq enfants.

Il s’engagea dans le réseau de résistance d’Oeting, où il cachait des évadés dans sa demeure avant de les escorter, de nuit et par les sentiers des collines, jusqu’à la gare de Cocheren.

À la suite de dénonciations, la Gestapo infiltra le réseau et procéda à son arrestation le 8 décembre 1942.

Le résistant parvint à leur échapper un temps, mais fut finalement assassiné par la police allemande en face de la sapinière, au nord-est de la commune.


Julien Spohr (1925-1944)

Né le 5 janvier 1925 à Spicheren et mort le 29 novembre 1944 à Bussang (Vosges)

Julien Spohr fut capturé par les Allemands le 14 juillet 1944 et emprisonné à Toulouse jusqu’à la libération de la ville trois mois plus tard, le 3 septembre 1944.

Il rejoignit ensuite le corps franc Pommiès et participa à la libération de la France, jusqu’aux Vosges, où il trouva la mort en combattant sur la colline du Petit Drummont, dans la commune de Bussang.

La Médaille militaire lui a été attribuée à titre posthume le 25 juin 1952.

Son nom figure sur une plaque à la ferme-Auberge du Petit Drummont ainsi que sur le mémorial national du corps franc Pommiès, 49ᵉ R.I., érigé à Castelnau-Magnoac dans les Hautes-Pyrénées.


Jean Wallaster “Vallastre” (1925-1944)

Sculpteur français, né le 5 février 1765 à Théding et mort le 31 janvier 1833 à Strasbourg.

Issu d’une lignée de sculpteurs, il fut nommé en 1818 sculpteur en chef lors de la restauration de la cathédrale de Strasbourg.

Il a sculpté le Christ du portail principal (d'environ 7 pieds de hauteur, soit plus de 2 m) ainsi que les douze apôtres (d’environ 6 pieds).

Il a créé ou restauré 32 figures d’anges et de saints sur les portes latérales de la façade principale

En 1823, il a sculpté la statue équestre de Louis XIV, portant la couronne triomphale, tournée vers le sud

En 1828, il a restauré le portail du Jugement dernier (situé au transept sud, face au palais des Rohan), y sculptant un buste du Christ en majesté (7 pieds) et le groupe du Jugement de Salomon (roi Salomon flanqué des deux femmes revendiquant un enfant), avec un dais évoquant la Jérusalem céleste

Son chef-d’œuvre est la restauration du portail de Saint-Laurent (transept nord), avec un groupe sculpté de quatre figures grandeur nature représentant le martyre de saint Laurent, qui surmonte l’entrée de la chapelle dédiée au saint.

Cathédrale Notre-Dame, statue de Louis XIV sculptée par Jean-Baptiste Vallastre (Wikipedia)

Le portail de Saint-Laurent (transept nord)

Cette œuvre magistrale, témoignage de sa pleine maîtrise artistique, domine encore aujourd’hui l’entrée de la chapelle Saint-Laurent de la cathédrale.

 

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