Les Guerres & les Libérations du Steinhart
Peu de Français peuvent comprendre que nos arrière-grands-parents, nés français, ont été annexés après 1870 pendant 48 ans par le Reich puis ont retrouvé le béret pendant 21 ans en 1918, pour le reperdre pendant 5 ans en 1940 et enfin le retrouver définitivement en 1945 (déclaration d'annexion : 30/11/40).
Ils ont changé 4 fois de nationalité.
Cette histoire complexe illustre combien notre passé est marqué par des bouleversements profonds qui ont façonné l’identité de nos ancêtres. Passer d’une nationalité à une autre plusieurs fois, souvent dans des moments difficiles, a demandé beaucoup de courage et de résilience. Comprendre ces changements souvent vécus dans la douleur et l’incertitude, permet de mieux saisir les enjeux historiques et culturels qui continuent d’influencer notre région aujourd’hui.
La guerre de 30 ans
1618-1648
L’opposition religieuse et politique entre catholiques et protestants luthériens sera une des causes majeures du déclenchement du conflit.
Le 23 mai 1618, les protestants de la Bohême se rebellent contre le catholicisme imposé par l’autorité des Hasbourg et procèdent à la “défenestration” de Prague. Un conflit éclate aussitôt, opposant la couronne de l’Empire germanique détenue par les Hasbourg d’Espagne et d’Autriche, soutenue par l’église catholique, aux alliés protestants. En 1633 Suédois, Danois, Tchèques et français envahissent la Lorraine tuant, brûlant et pillant tout sur leur passage. Le traité de Westphalie (1643) mis fin à la guerre de 30 ans en Alsace.
La Lorraine dut attendre le traité de Vincennes (1661), pour stopper définitivement une guerre d’extermination.
Plus de la moitié de la population sera tuée, de nombreux villages et hameaux pillés et saccagés. Le village d’Oeting, situé originellement plus à l’ouest sera totalement détruit et reconstruit à son emplacement actuel.
L’empire germanique (grand perdant) sera divisé et fragilisé L’Alsace deviendra Française, la Suisse et les Pays-Bas indépendants.
Source : L’Histoire
La guerre des frontières
1870-1871
Le 19 juillet 1870, sous le régime de Napoléon III, la France déclare la guerre au royaume de Prusse.
Mal préparée, moins nombreux et sans soutien des pays européens le conflit tourne rapidement à l’avantage des Prussiens.
La bataille historique sur les hauteurs de Spicheren le 6 août 1870 rappelle l’histoire d’un combat mémorable, tristement perdu par les français. Encerclé à Sedan, l’empereur capitule le 2 septembre 1870.
Le 18 janvier 1871 l’empire allemand est proclamé au château de Versailles. Le 15 février 1871 l’armistice général intervient et le 10 mai 1871, un traité de paix est signé à Francfort-sur-le-Main dans lequel la France cède l’Alsace et la Moselle à l’Empire allemand.
Les opérations prévues par l'État-Major allemand (plan Schlieffen) : le contournement des fortifications françaises en passant par la Belgique. Chaque flèche correspond à une armée. - Source Wikipedia
La Première Guerre Mondiale : ”la grande guerre”
1914-1918
Les tensions économiques entre la France et l’Allemagne ainsi que l’assassinat de l’archiduc héritier François Ferdinand d’Autriche par un étudiant bosniaque, engendre des alliances entre Etats.
Le 3 août 1914 l’Allemagne déclare la guerre à la France et envahit la Belgique. Le 28 juin 1917 la première division américaine arrive en France. Le 9 novembre 1918 Guillaume II abdique et s’exile en Hollande. Le 11 novembre à Rethondes (Oise) est signé l’armistice.
Le 28 juin 1919 un traité de paix est signé à Versailles, mettant un terme à la première guerre mondiale et la fin d’une annexion de près d’un demi siècle de l’Alsace et de la Moselle.
Cartographie des lignes de front 1914 - Source : Historial
La Deuxième Guerre Mondiale “la drôle de guerre”
1939-1945
Le 1er septembre 1939 l’armée allemande envahit la Pologne, malgré le pacte germano-sovietique.
Le 3 septembre le royaume uni et la France déclare la guerre à l’Allemagne.
Le 10 mai 1940 l’armée allemande lance la bataille de France et envahit les pays bas, la Belgique, le Luxembourg et la France. Le 10 juin 1940 l’Italie déclare la guerre à la France et à la Grande-Bretagne.
Le 22 juin 1941 Hitler lance l’offensive allemande contre l’U.R.S.S.
Le 7 décembre 1941 le Japon attaque la base de Pearl Harbor (U.S.A). Le 30 novembre 1940 la Moselle est officiellement rattachée au Gau de Sarre-Palatinat.
Le 7 mai 1945 à Reims,le colonel général Alfred Jodl signe l’acte de reddition inconditionnelle des forces armées allemandes.
Le 8 mai 1945 une capitulation est signé à Berlin en présence des représentants des Alliés.
100 millions de combattants de 61 nations ont participés au conflit, faisant des millions de morts en majorités des civils.
Une France divisé
Le 22 juin 1940 est signée l’armistice dans la forêt de Compiègne entre l’Allemagne nazie et la 3e République française dirigée par le Maréchal Pétain, afin de stopper les hostilités entre les deux pays. Le cessez le feu entre en vigueur le 25 juin 1940 au soir, après la signature de l’armistice entre la France et l’Italie le 24 juin 1940.
C’est la « drôle de guerre », d’après l’expression de Roland Dorgelès. Elle prendra fin le 10 mai 1940 avec l’invasion allemande.
La France après l’armistice de 1940 - Source Canopé
Les malgré-nous, les malgré-elles
30 000 mosellans sont incorporés de force dans l’armée allemande durant la 2e guerre mondiale. Certains d’entre eux parviendront à s’échapper, d’autres seront détenus dans des camps russes et beaucoup furent tués au front. Les malgré-nous sont réhabilités en 1963 et en 2010, Nicolas Sarkozy leur rend hommage, lors du 65e anniversaire de la libération.
Elles sont plus de 15 000 femmes d’Alsace et de Moselle à être incorporées de force dans différents services de l’État Allemand.
Le 17 juillet 2008 un accord d’indemnisation des malgré-elles a été conclu.
Les évacués de Moselle
Début septembre 1939, les cloches résonnent sur le Steinhart.
Près de la moitié des villageois sont évacués avec 30 kg de bagages en majorité vers la Poitou-Charentes et le Nord-Pas-de-Calais. Le voyage se fait en train (souvent avec du bétail), vers une destination inconnue, (les noms des gares étaient masqués) offrant peu de commodités aux évacués. Leur intégration fut confuse, dut à la langue (le Platt) et leur croyance religieuse.
En juin 1940 les allemands ordonnent le retour des évacués. Sur près de 300.000 mosellans évacués, 70.000 ne reviendront pas.
De nombreux jeunes refusent leur retour pour ne pas devenir un malgré-nous.
Ils deviennent pour certains des résistants ou des combattants volontaires, rejoignant une formation de partisants ou s’engageant dans les FFI.
Les expulsés de Moselle
Après la manifestation anti annexion de la Moselle à Metz, Hitler ordonne une campagne d’expulsions massive. Une première série d’expulsions en Moselle est organisée en juillet 1940.
1131 personnes dont des notables, préfets, sous-préfets, juifs, reçoivent l’ordre de quitter leur maisons sous 24h avec 700 francs et 50kg de bagages.
La seconde vague d’expulsion débute le 16 août et touche 23 000 personnes.
La 3e étape commence en novembre et concerne l’expulsion de 5 500 mosellans.
Des francophiles, francophones, tziganes, philosophes, déserteurs allemands de la première guerre et fonctionnaires de l’intérieur furent contraints de quitter leur domiciles, expulsés vers la zone libre et abandonnés à leur sort.
Au total, les expulsions ont touchées près de 200 communes de Moselle.
Etzling
Les régions d’accueil
Alsting → Châtelaillon-Plage (17), Palinges (71)
Behren → Louzac (16), Richemont (16), Verrières (16)
Bousbach → Mérignac (17)
Diebling → Chillac (16), Passirac (16)
Etzling → Chatelaillon-Plage (17), Montceau-les Mines (71)
Folkling → Saint-Sornin (16), Nabinaud (16)
Hundling → Barbezieux saint Hilaire (16), Saint-Aulais (16)
Ippling → Barbezieux-saint Hilaire (16)
Kerbach → Saint Laurent de Cognac (16), Chérac (17)
Lixing-lès-Rouhling → Segonzac (16), Mornac (16), Lens (62)
Metzing → Berneuil (16)
Nousseviller St Nabor → Foussignac (16), Saint-Médard (16)
Oeting → Marillac-le-Franc (16), La Rochefoucauld (16), Liévin (62)
Rouhling → Boutiers-saint-Trojan (16), Douai (59)
Spicheren → Charras (16), Eraville (16)
Tenteling → Fleurac (24), Douzut (16)
Théding → Malaville (16)