Géologie & Géographie
Le Steinhart un véritable plateau millénaire
Il y a environ 238,5 à 235 millions d'années, entre l’horizon Keuper et le grès bigarré du Trias inférieur, une mer peu profonde recouvrait la Lorraine et une partie de l’Allemagne. Reliée au grand océan Téthys par le sud-est et le sud-ouest, elle se retira progressivement. Les violentes tempêtes sculptèrent alors des sillons dans les bancs calcaires, issus de la sédimentation d’ammonites, ces mollusques céphalopodes préhistoriques disparus il y a 66 millions d’années. Par millions, ils colonisèrent les futures formations géologiques du Muschelkalk (calcaire coquiller). Lors des périodes plus calmes, l’alternance de transgressions et de régressions marines permit la formation de marnes d’argile et de calcaire, sédimentées au fil de centaines de milliers d’années.
C’est ainsi qu’est né le Steinhart, un vaste plateau rocheux dont les nombreuses collines dominent la vallée du Warndt et de la Sarre.
Aujourd’hui, les nombreuses espèces rares d’orchidées présentes sur ses sols calcaires témoignent encore de son riche passé géologique.
Composé de Buntsandstein (grès bigarré) et recouvert de Muschelkalk "supérieur", le Steinhart fut mentionné dès 1838, puis répertorié dans le dictionnaire topographique officiel de l’ancienne Moselle par Ernest de Bouteiller en 1868.
Rassemblant 17 communes et portant un héritage environnemental, historique, géologique et culturel remarquable, cette région naturelle constitue un site unique sur le territoire national.
Qui y a‐t‐il d'original et d'exceptionnel dans le Steinhart ?
Il faut savoir que notre région a été colonisée par l'homme depuis plus de deux millénaires.
À Rouhling se trouvait par exemple une somptueuse villa romaine dont on peut voir une reconstitution sous la forme d'une très belle maquette à admirer à la Maison des Arts et des Traditions de Rouhling. La villa a été mise à jour lors de fouilles effectuées entre 1889 et 1891 par l'industriel passionné d'archéologie Émile Huber de Sarreguemines. Grâce à sa fortune, il a pu diriger des travaux sur différents chantiers, dont des tumuli à Cadenbronn, Rouhling et Grosbliederstroff. Une partie de sa collection est déposée au musée de Metz.
Sur le ban de Kerbach et à Bousbach on a également découvert des vestiges gallo-romains.
À Lixing-lès-Rouhling même, on a découvert un outil datant du paléolithique moyen (de 100 000 à 40 000 ans avant notre ère).
Un biface (outil caractéristique du Paléolithique ancien et moyen) a été trouvé à Kerbach.
Peut-être qu'un jour on reprendra des recherches et qu'on fera d'autres découvertes.
Couches géologiques
Les couches géologiques du Steinhart, que nous allons explorer, appartiennent principalement au Trias, une période géologique qui s’étend d’environ -252 à -201 millions d’années.
Le Bliesgau et le Steinhart :
unité écologique au cœur de l’Europe
Le Bliesgau et le Steinhart : jumeaux géologiques d’une biodiversité exceptionnelle, témoignent d’un lien naturel profond entre deux paysages d’une rare richesse écologique.
De vastes vergers et des prairies d'orchidées riches en espèces, de vieilles forêts de hêtres et un paysage enchanté de plaine inondable sont les éléments paysagers qui définissent la réserve de biosphère de l'UNESCO du Bliesgau. Situé directement à la frontière avec la France, ce paysage légèrement vallonné au sud-est de la Sarre est le pays des orchidées en Allemagne.
Le Steinhart, qui présente un sol calcaire strictement identique, une biodiversité équivalente et des structures paysagères semblables en tous points, est géologiquement et écologiquement indissociable du Bliesgau.
Source : Wikipedia
Au début de l'été, près de la moitié des espèces d'orchidées que l'on trouve en Allemagne se trouvent dans le sud du Bliesgau. Divers habitats, grands et petits, s'y entremêlent, ce qui donne une richesse structurelle et une richesse en espèces extraordinairement élevées. La réserve de biosphère de l'UNESCO préserve non seulement le paysage culturel traditionnel et la biodiversité particulière de la région, mais elle est également fortement engagée dans la protection du climat et la mise en place de chaînes de valeur régionales. La relation ville-campagne, avec toutes ses facettes, ses influences et ses particularités, est donc l'un des points centraux de la revendication de durabilité de la réserve de biosphère.
Une des particularités de la région est la diversité du paysage : différents habitats s'imbriquent dans un petit espace et abritent de nombreuses espèces animales et végétales rares. Les réserves de biosphère du réseau mondial sont représentées par des prairies calcaires semi-arides, des prairies d'armoise et des vergers, mais aussi par des hêtraies acides et mésophiles ainsi que des forêts de chênes et de charmes, riches en espèces.
En outre, il y a le paysage de plaine inondable de la vallée de la Blies avec de vastes plaines inondables, des prairies de plaine inondable très utilisées, des roselières, une végétation herbacée haute et des forêts de plaine inondable.
80% de la population sarroise de la chouette chevêche, espèce menacée, se trouve dans le Bliesgau.
Le papillon dorée fritillaire est aussi particulièrement commun.
Près de la moitié des espèces d'orchidées que l'on trouve en Allemagne peuvent être admirées sur les sols calcaires coquilliers.
Le Bliesgau possède la plus forte densité d'espèces et de types d'habitats menacés dans le sud-ouest de l'Allemagne. Le projet de conservation de la nature à grande échelle "Saar-Blies-GauAuf der Lohe" préserve les trésors naturels les plus précieux de la réserve de biosphère. L'objectif du projet est le développement de prairies calcaires riches en orchidées et la préservation de la biodiversité dans les zones de prairies extensives.
Le Bliesgau est une très ancienne zone de peuplement et offre de nombreuses possibilités de recherche de traces de peuplement romain et celte. Les plus anciennes traces de peuplement datent du Mésolithique. Le Gollenstein, un menhir vieux de 4000 ans, est connu. Il existe de nombreuses découvertes archéologiques, en particulier de la fin de l'âge du bronze et de l'âge du fer qui a suivi. Un grand tumulus a été découvert près de Rubenheim (quartier de Gersheim) et de Wolfersheim (quartier de Blieskastel). Près de Reinheim (quartier de Gersheim), une tombe princière celtique a été découverte en 1954. Elle fait aujourd'hui partie du Parc archéologique européen de Bliesbruck-Reinheim. Des vestiges d'une colonie gallo-romaine se trouvent également dans ce complexe.
Evolutions géographiques
À partir d’une base de 3 photos aériennes : la plus ancienne disponible (des années 20 environ), une datée de 1946, et une photo actuelle quand cela est possible. Vous allez pouvoir apprécier l’évolution de chaque village au fil du temps.
Les Fossiles
Un fossile est la trace pétrifiée d’un organisme vivant conservée dans une roche sédimentaire. La fossilisation est un phénomène rare, car elle dépend de conditions très particulières. Au Steinhart, la présence abondante de fossiles, dont les ammonites, s’explique par le Muschelkalk, qui favorise une excellente conservation des restes marins.