Les anciens métiers recensés dans le Steinhart

Le territoire du Steinhart regorge de savoir-faire anciens et de professions parfois oubliées, qui ont pourtant façonné l’histoire locale et marqué durablement le paysage humain et culturel de la région. Ces métiers, souvent nés de la terre, du bois, de la pierre ou du feu, témoignent d’un lien profond entre les habitants et leur environnement.

Dans notre inventaire, certains métiers ont disparu, d’autres subsistent grâce à la passion de quelques artisans.

Cet effort de mémoire a pour but de faire revivre ces professions, de mieux les comprendre, et de valoriser l’héritage vivant qu’elles représentent. Car préserver ces savoir-faire, c’est aussi préserver une part de notre identité collective.

Plongez dans cet univers de métiers et découvrez comment, au fil des siècles, le Steinhart a été le théâtre d’une richesse humaine et artisanale exceptionnelle.

La Maison des Arts et Traditions de Rouhling préserve et transmet l’histoire du Steinhart. Conservant les caractéristiques d’une ferme lorraine du XIXe siècle, elle abrite des objets, maquettes et outils anciens, offrant ainsi un aperçu précieux des métiers et de la vie d’autrefois. Il est possible de la visiter avec inscription à l’Office Tourisme Sarreguemines, durée de la visite : environ 1h30.

dèr Schäfer, Hìert, Schòòfshìert
Le berger, gardien de bêtes

Les bergers assuraient la conduite et la surveillance d'un troupeau d'ovins pour le compte d'un ou plusieurs éleveurs.

Ils réalisaient éventuellement la transformation fromagère.

ils organisaient, puis empruntaient et adaptaient les parcours au cours de l'estive (période de présence en haute montagne, l’été). Parfois, ils pouvaient être amenés à assurer l'agnelage (mise bas des brebis). Ils apportaient les soins aux bêtes (plaies, sutures, piqûres...).

dèr Sadler
Le Bourrelier - sellier

Il fait entièrement toutes sortes d’objets principalement en cuir. 

Il entaille le cuir avec son couteau, pour prélever la forme de sa pièce. Il troue les bords avec une alène (poinçon) pour l’assembler par couture au moyen d’une grosse aiguille. 

Il le fait à la main ou avec une machine. 

A sa disposition, il a de nombreux outils pour découper, percer, affiner. 

Il se fournit dans les tanneries. 

dèr Katuunier
Le Cantonnier

Avec sa pelle, son balai et sa brouette, il veille à la propreté des rues de tout le territoire communal.

L’hiver venu,il s’occupe du déblayage de la neige et c’est lui qui jette le poussier sur la glace au grand dam des écoliers. Il a une solution à tout et attention, ne dérangez pas son petit monde car il sait se monter intransigeant.

Si un chemin est obstrué, il organise la signalisation, le détournement. En certains cas, il fait aussi office de fontainier et de fossoyeur.

Son képi, il ne le porte qu’aux grandes occasions.

dèr Lùmbehändler
Le Chiffonnier

Né au Moyen-âge, le métier de chiffonnier est devenu très populaire au XIXe avec le développement de l’industrie du papier. 

Ils achetaient des tissus, des guenilles de laine, du papier, des cordes, pour créer à nouveau du papier ou du tissu. 

dèr Schùschder  
Le Cordonnier

Il fait des chaussures en cuir. Découpe les empeignes au tranchet, s’occupe des semelles, des talons, etc.

Il cloue ou coud les différents morceaux après les avoir percés avec une alène. Pour calibrer sa pointure il dispose d’un compas spécial.

Avec le temps, il a acquis une machine à coudre, actionnée au pied et des trancheuses qui lui facilitent le travail.

Pour rendre ses chaussures plus jolies, il y imprime des marques décoratives avec une roulette.

Après la dernière guerre, il a bien dû se résoudre à utiliser d’autres matières que l’on dit moins nobles,

dèr Bekòntmacher
Le crieur public

Il est le garde-champêtre, c’est lui qui «bassine».

Il a pour mission d’annoncer les décisions urgentes prises par le Conseil Communal. Il se déplace à pied avec une sonnette et son tambour. Sur chaque place, il renouvelle son message « Avis à la population…. ».

C’est une façon rapide de communiquer, le bouche à oreille fait le reste.

Le motif peut varier : coupure de l’eau...

dèr Lòndwìrt
Le Cultivateur 

Le cultivateur est en charge la réalisation des travaux essentiels à la production au sein d'une exploitation (superficie variable) spécialisée ou dans les grandes cultures (céréales, oléagineux, protéagineux, betteraves, pommes de terre, canne à sucre etc). 

dèr Klèmptner ; dèr Blèschschmied
dèr Pònneflìeker, dèr Dìbbeflìeker
Ferblantier

Originalement, le métier de ferblantier désignait celui qui fabriquait et vendait des objets en fer-blanc (acier recouvert d’une couche d’étain), parmi lesquels on peut inclure des casseroles, des ustensiles ou des articles divers utilisés dans le cadre de la vie quotidienne. 

dèr Buuer
Fermier

La traite des vaches qui doit se faire le matin et le soir exigeait beaucoup de temps. 

Chaque ferme élevait des lapins et de la volaille. Quelques chèvres venaient compléter le tout pour faire les “picodons” et accessoirement nettoyer les chemins. Les cochons mangeaient les déchets et permettaient de faire les “cochonnailles”. 

Les produits de la ferme : beurre, fromages, oeufs, légumes, étaient vendus sur les marchés environnants. 

dèr Schmied
Le Forgeron 

Il réalise des éléments architecturaux en fer forgé, que l'on appelle couramment des ferronneries. 

Il s'occupe principalement du forgeage des métaux (traction, pliage, compression, poinçonnage), c'est-à-dire du travail à chaud du métal en utilisant différents outils pour battre et façonner le matériau. 

Ce travail permet au forgeron de créer et réparer des objets en métal, comme les portails, balustrades, grilles, portes, escaliers, serrures, lustres, sculptures, meubles en fer forgé, éléments d'ameublement, ainsi qu'un grand nombre d'objets d'usage quotidien : outils en fer et acier, pièces en métal de véhicules, machines et instruments agricoles, outils et petites pièces en fer et autres métaux, comme les clous et les vis. 

dèr Fèldschìtz
Le Garde champêtre

Le garde Champêtre intervient principalement en matière de police rurale. 

Il exécute, sous l'autorité du maire, des missions de prévention et de surveillance du bon ordre, de la tranquilité, de sécurité et de salubrité publiques. Assermenté, il dispose de compétences et de droits plus large que les policiers municipaux et offre un service de proximité aux habitants de la commune. 

dèr Daalééner
Le Journalier

Le terme de journalier désigne un travailleur qui est engagé et rétribué à la journée.

Aux XIXe et XXe siècle, ce type d'embauche se restreignit à l'agriculture, mais à l'ère préindustrielle, il était courant, tant en ville qu'à la campagne. 

dèr Ackerer
Le Laboureur

Laboureur était un dur travail tant pour le cultivateur que pour le cheval, avec le fermier marchant à coté de son cheval,en tenant les rênes,pour tracer soit des sillons concentriques dans le cas de l’utilisation d’une charrue ordinaire 

à un seul versoir, soit de faire des sillons rectilignes et parallèles, avec une charrue (brabant) à deux versoirs basculant en fin de sillon, pour repartir dans l’autre sens. 

dèr Mìllischmònn
Le Laitier

À la campagne, à partir du milieu du XIXe siècle, les laitiers se regroupent, les premières crèmeries apparaissent.

Ainsi, le lait non vendu pourra être directement transformé en fromage, beurre ou crème.

Des ramasseurs de lait font la tournée des fermes et rapportent le précieux breuvage à la laiterie.

Ils ont à leur disposition charrette, chevaux et peuvent transporter jusqu'à 50 bidons de 20 litres.

die Wéschfrau
La Lavandière

Elle avait pour charge de laver les vêtements.

Une lavandière désigne toute femme qui lavait autrefois le linge essentiellement avec des cendres et de l'eau chaude, puis à la main ou au battoir, dans un cours d'eau ou un lavoir.

Luthier 

Il a avant tout une très bonne oreille, car il doit être capable de déterminer comment doit sonner tel ou tel instrument. Il doit également avoir une habileté manuelle. 

Il commence son travail par dessiner l’instrument, puis, il choisit le bois. Ensuite viennent plusieurs étapes de confection. Le luthier va découper sa matière première et tailler les différentes pièces. 

Une fois toutes les pièces fabriquées, il assemble le tout et fait les finitions. 

dèr Huufschmiedt
Le Maréchal ferrant 

Après avoir retiré l'ancien fer, le maréchal ferrant "pare" le pied du cheval à l'aide d'un boutoir et d'un rogne-pied. Le fer est ajusté au sabot, puis cloué ou collé selon l'activité (course, promenade, corrida). 

Aujourd'hui c'est le maréchal ferrant qui se déplace dans les écuries. 

dèr Bèerschmònn
Le Mineur 

Ouvrier qui travaille dans une mine et plus particulièrement dans une mine de charbon, ouvrier d'abattage : Mineur de fond, boiseur, trieur, boutefeu, lampiste, mineur-perforateur... 

Le but que se propose le mineur consiste à pénétrer dans l'intérieur de la terre, pour en détacher les matières et les rapporter à la surface.

Quand la mine façonnait les villages du Steinhart

La cité "minière" abritait l'ensemble d'une population travaillant dans les mines de charbon des villes et villages des environs.

Le village de Behren-lès-Forbach qui ne compte que 524 âmes en 1954 deviendra avec une augmentation de sa population de 2.200% en 14 ans, une cité champignon (construite par Camus/Dietsch) dépassant les 12.000 habitants en 1968, pour la plupart issu de l'immigration.
Aujourd'hui la commune compte 23 nationalités différentes représentées par autant de drapeaux, sur le rond-point de l'entrée nord-ouest.
En 2025 Behren est une petite ville dépassant timidement les 6
.000 habitants. Soit une diminution de la moitié de sa population en presque six décennies.

La commune de Rouhling deviendra une petite cité minière (construite hâtivement selon le procédé de Raymond Camus) accueillant 364 mineurs dès 1955 passant ainsi de 586 à 1.926 habitants entre 1954 et 1962, soit une augmentation de sa population de 230% en 8 ans.
Aujourd'hui Rouhling est un village dont la population avoisine les 2
.000 habitants.

der Wasser Träger
Porteur d'eau 

Le porteur d’eau est une activité qui consistait à transporter le dit liquide. 

ces ouvriers se divisaient en deux classes les porteurs d'eau à bretelles et les porteurs d'eau à tonneaux. Les seaux sont fermés par un couvercle pour éviter les pertes produites par le batillage. 

dèr Bùrrekloper
Le Puisatier 

Pour creuser le puits, il faut au minimum deux puisatiers

L’un creuse le tube et descend, l’autre remonte les gravas à l’aide d’une chèvre à treuil. La largeur du puits doit être assez large pour qu’un homme puisse y travailler. 

dèr Schèèreschliffer
Le Remouleur

Métier répandu jusqu'entre les deux guerres mondiales a quasiment disparu d'Europe. 

Se déplaçant avec sa charrette sur laquelle était fixée la meule, le rémouleur pratiquait l'affûtage des ustensiles coupants et tranchants des ménagers, jardiniers, voire agriculteurs, ou encore des commerçants tels que les bouchers. 

Victime du progrès et de la société de consommation, ils ne restaient plus que 5 rémouleurs à Paris en 2017. 

dèr Klùmbemacher
Le Sabotier 

Il réalise environ trois paires de sabots par jour : sabots simples pour les garçons, et retenus par une lanière de cuir pour les filles. Les sabots sont réalisés dans différents bois (selon les propriétés recherchées). 

C’est une tâche difficile, car les deux sabots doivent être symétriques, de la même taille et offrant une même résistance. Les premières machines à tailler les sabots apparaissent en 1919. 

Le saviez-vous ? Le mot “sabotage” vient du fait que les ouvriers bloquaient les machines des usines avec leurs sabots en signe de protestation.

dèr Brèttschnieder
Le Scieur de long

Les scieurs de long sont chevrier ou renardier. 

Debout sur le rondin, le chevrier pèse de tout son poids sur la scie, alors que le renardier,sous le bois, tire de toutes ses forces, puis le mouvement s'inverse. 

Un travail extrêmement physique qui laisse l'un avec d'épouvantables douleurs dans les reins, et l'autre avec les yeux rougis par la sciure. 

dèr Rudegänger
Le Sourcier 

Certains font appel à lui pour découvrir des points d’eau dans la campagne car c’est indispensable au bétail.

Avec sa baguette de coudrier qu’il tient à deux mains, il avance vers l’endroit qu’il faudra creuser et l’eau jaillira. 

dèr Schniedder
Le Tailleur d'habits 

Il coupe, coud, fabrique et vend des vêtements.

C'est en 1588 que le métier de tailleur d'habits fait son apparition. 

En 1675 Louis XIV décida que les femmes pouvaient également fabriquer des vêtements (féminins) et seront appelées couturières avec leur propre corporation. 

dèr Stèènhauer
Le Tailleur de pierre

Le travail du tailleur de pierre consiste à donner sa forme à la pierre, autrement dit à la tailler en vue du travail des maçons. 

Le tailleur de pierre travaille sur les chantiers de taille situés soit en sortie de carrière, soit sur les chantiers de construction. 

Les blocs réalisés par le tailleur de pierre peuvent parfois intégrer des moulures et des ornementations. 

Dans les textes du Moyen Âge, les termes désignant le maçon et le tailleur de pierre sont parfois utilisés indifféremment car le maçon sait tailler la pierre. 

dèr Fassbìnder
Le Tonnelier

Il fabrique essentiellement des tonneaux en chêne.

Pour donner leur courbure aux planches, il utilise une épaule de mouton. Les deux fonds sont plats et biseautés vers l’intérieur. Ils s’introduisent dans une rainure creusée dans les planches latérales arrangées en cercle. L’assemblage se fait au moyen de cerceaux de fer.

Une fois, l’étanchéité assurée par trempage et séchage, il resserre encore ses cercles.

Son activité peut s’étendre à la fabrication de saloirs, et de baquets pour le trempage du linge.

Sa profession utilise des outils particuliers comme l’herminette (hache), la queue d’hirondelle pour dégrossir, le jabloir pour les rainures, la plane pour amincir et le compas (rouanne) pour le traçage.

Tisserand

Certains travaillaient chez eux, d’autres travaillaient en ville. 

Ils filaient d'abord la laine et c'était souvent les femmes qui faisaient ce métier. 

Quand le fil était utilisable, le tisserand pouvait exercer son métier, en travaillant sur son métier à tisser qu'il faisait marcher avec les pieds et les mains. Ensuite, le tissu était prêt pour le foulage. Il était trempé et piétiné dans l'eau pour améliorer la qualité du tissu. Puis il était étiré, séché et cadré. 

Le teinturier pouvait ensuite faire la teinture. 

dèr Wiedeflèscher
Le Vannier 

Le vannier est un artisan qui travaille les tiges naturelles souples et flexibles (l'osier, le rotin, le roseau, le raphia, le bambou, le jonc, la paille, etc.) pour les tresser et en faire des objets de vannerie (paniers, corbeilles pour les boulangeries, plateaux, etc ...). 

Le vannier récolte dans son oseraie ou se procure de l'osier qu'il lave, fait sécher et teint parfois. 

Vient ensuite l'étape de la peinture ou du vernis avant de proposer ses produits à la clientèle. 

Pour aller plus loin

Un patrimoine naturel d’exception

L’Agriculture, la Faune et la Flore, les Forêts et les espaces aquatiques. À travers ces domaines, nous prenons conscience de la nécessité de préserver ce patrimoine naturel, véritable héritage à transmettre aux générations futures.

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Suite à plusieurs années de recherches approfondies sur la généalogie de la région du Steinhart, nous avons pu établir un constat fascinant : 170 familles sont présentes dans cette région “depuis le début”, ancrées dans son histoire depuis toujours.

Un patrimoine culturel vivant

Grâce à la participation des villages et ses habitants, nous partageons et transmettons ensemble l’histoire qui nous unit à travers notre langue le Francique “Platt”, le culinaire, notre bibliographie dense et la photothèque de tous les habitants.

Une histoire géologique fascinante

Couches géologiques et Fossiles, l’étude de ces éléments nous permet de mieux comprendre l’évolution de notre environnement et de préserver ce précieux patrimoine naturel.

Ces événements majeurs qui ont façonné l’identité de la région et de ses habitants

Entre les guerres et libérations, le patrimoine Religieux et les métiers, chaque époque a laissé son empreinte, construisant un héritage précieux que nous avons à cœur de préserver et transmettre.