Ne réveillez pas un hérisson qui dort… protégez-le !

Le hérisson est l’un des animaux les plus discrets et attachants de nos jardins. Symbole de biodiversité, il nous rend de précieux services en régulant naturellement limaces, escargots et insectes nuisibles.

Pourtant, il fait partie des espèces protégées car sa population décline rapidement, victime des routes, de la perte d’habitat et des pesticides.

L’hiver est une période particulièrement délicate pour lui : afin de survivre au froid et au manque de nourriture, il entre en hibernation. C’est à ce moment que nous pouvons facilement le confondre avec un animal sans vie… et commettre l’erreur de le mettre en danger.

Photo : H. Gauer

Avant même d’aborder l’hibernation, il faut rappeler quelques éléments essentiels de la biologie du hérisson.

Cet animal mesure généralement entre 20 et 30 cm, pèse de 400g à 1,2kg et possède près de 7 000 piquants qui le protègent des prédateurs. Nocturne et solitaire, il peut parcourir jusqu’à 3 km en une seule nuit pour trouver de la nourriture.

Comprendre l’hibernation du hérisson et les dangers qui la menacent

Si vous trouvez un hérisson immobile pendant les mois froids, ne concluez pas trop vite qu’il est mort.

Entre novembre et mars, les hérissons entrent en hibernation : leur rythme cardiaque et leur respiration ralentissent fortement pour économiser de l’énergie. Dans cet état, ils peuvent sembler sans vie alors qu’ils dorment simplement.

L’hibernation est un mécanisme vital et risqué, avant de s’endormir, le hérisson doit presque doubler son poids. Pendant l’hiver, il puise dans ses réserves, mais peut aussi se réveiller brièvement si la température change trop brusquement. Ces réveils répétés, de plus en plus fréquents à cause du réchauffement climatique, peuvent être fatals s’il n’a pas assez de graisse.

Normalement, ils choisissent des abris sûrs (tas de feuilles, haies, zones boisées). Mais la diminution des espaces verts les pousse parfois à chercher refuge ailleurs, y compris dans nos jardins ou dans des endroits plus exposés. Certains, trop affaiblis à l’approche de l’hiver, peuvent s’endormir dans des lieux inhabituels, parfois même dangereux.

L’un des dangers modernes les plus sous-estimés est l’uniformisation des jardins ; pelouses rases, haies artificielles, éclairages excessifs. Tous ces éléments perturbent la vie nocturne du hérisson et suppriment les cachettes dont il a besoin. Les robots-tondeuses, utilisés la nuit, sont également responsables de nombreuses blessures graves.

 

Si vous en voyez un, vérifiez qu’il se trouve dans un endroit sûr et abrité. Vous pouvez l’aider en aménageant une boîte en carton garnie de feuilles ou de foin sec, placée dans un coin calme et protégé. Mais attention : il doit avoir accumulé suffisamment de réserves de graisse avant l’hibernation pour survivre plusieurs mois sans se nourrir.

 

Pour rendre un jardin véritablement accueillant, il est possible de créer plusieurs zones naturelles, un “coin sauvage” où l’on laisse les feuilles se décomposer, quelques haies variées, des abris en bois ou simplement des tas de branches. Beaucoup de particuliers installent aussi des passages à hérissons (ce sont de petits trous de 12 cm dans les clôtures) qui permettent à l’animal de circuler librement entre plusieurs jardins.

Un chasseur nocturne indispensable au jardin

Le hérisson est un animal principalement nocturne, on le voit surtout à la tombée de la nuit ou la nuit, lorsqu’il part en quête de nourriture.
Son régime alimentaire est très varié, il mange surtout des insectes, des limaces, des escargots, des vers de terre, mais aussi parfois des grenouilles, des lézards, ou même des petits serpents.

Avoir un hérisson dans son jardin est une véritable chance, c’est un “anti-limace naturel”, un allié écologique qui protège vos plantations sans aucun produit chimique.

Les hérissons sont une espèce protégée et très utile à notre écosystème.

En France, le hérisson d’Europe (Erinaceus europaeus) est protégé par l’arrêté ministériel du 23 avril 2007. Il est interdit de le chasser, de le capturer, de le vendre, de le transporter ou de le tuer. Malgré cette protection légale, leur population continue de chuter drastiquement.

Certaines estimations évoquent une baisse de 70% en 20 ans dans plusieurs régions d’Europe.

La circulation routière est l’une des premières causes de mortalité, on estime que plusieurs centaines de milliers de hérissons sont écrasés chaque année rien qu’en France. La destruction des habitats, l’usage des pesticides et de l’urbanisation sont également des facteurs importants.

Ces menaces sont aussi aggravées par de nombreuses idées reçues dont “donner du lait à un hérisson”. Contrairement à ce que l’on croit, un hérisson ne doit jamais boire de lait (toxique) !

 

Le saviez-vous ? Les hérissons possèdent une certaine résistance aux venins de serpents et aux piqûres d’insectes. Des études ont montré que leur organisme peut neutraliser en partie certains toxiques, même si ce phénomène reste encore étudié et n’offre pas une immunité totale.

 

Dans de nombreuses cultures européennes, le hérisson est un symbole positif : il représente la prudence, la chance et la protection. Sa présence dans les contes populaires rappelle son lien ancien avec la vie rurale et la nature. Cette dimension culturelle renforce l’importance de sa préservation.

Vous souhaitez les aider ?

Laissez dans un coin du jardin, un tas de feuilles mortes ou de branchages, cela peut devenir un abri idéal pour l’hiver.
Évitez d’utiliser des pesticides et vérifiez toujours avant de tondre ou de brûler un tas de feuilles, car un hérisson pourrait s’y cacher.
Installer une petite rampe dans une mare ou une piscine peut aussi leur sauver la vie en cas de chute accidentelle.
Enfin, si vous voulez leur donner un coup de pouce alimentaire, privilégiez des croquettes pour chats ou chiens, encore une fois jamais de lait.

Aider un hérisson en hiver ne coûte rien, mais peut lui sauver la vie.

Chacun d’entre nous peut faire la différence, un jardin un peu plus naturel, un passage dans une clôture, une vigilance accrue avant de jardiner. En multipliant ces gestes simples, nous pouvons rendre nos espaces extérieurs plus sûrs pour le hérisson et pour toute la biodiversité qui en dépend. Préserver ce petit mammifère, c’est protéger bien plus que lui.

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