Les croix et calvaires de Rouhling
Parmi les nombreuses actions menées par l'association Steinhart Terre d'Origines, l’une d’entre elles est le recensement et l’aide à l’entretien des calvaires présents sur notre territoire. Témoins précieux de notre histoire et de notre patrimoine religieux, ces monuments méritent d’être connus et protégés.
Dans cet article, retrouvez l’ensemble des croix et calvaires recensés sur la commune de Rouhling.
Les informations présentées sont tirées de l’ouvrage “Croix et Calvaires dans l’Est mosellan” de Raymond Vilhem et Bernard Molter, ainsi que “Calvaires et Croix des champs” de Raymond Lehmann Joseph Wack que nous remercions pour leur précieux travail de mémoire.
A partir de la gauche : Marcel EBERHART, Blandine PHILIPPE, Joseph SCHWARTZ, Joseph TONI, Herbert GLADEL
Croix I : Naguère loin du village, route de Grosbliederstroff, aujourd’hui à l’entrée de la « Cité », autrefois à la merci des attelages agricoles et des automobiles, aujourd’hui bien « protégée » derrière une armoirerelais et un poteau du réseau électrique. Cette croix a une longue histoire mouvementée…Elle avait été érigée vers 1755 par Etienne WILLAR et son épouse Ursule MASSING, couple marié en 1742 et parents de huit enfants. Vers 1830, elle était écroulée et fut restaurée par Jean WARY, célibataire, né en 1773, maître‐tailleur et trésorier du Conseil de Fabrique, petit‐fils d’Etienne WILLAR. Elle fut bénie le 16 juillet 1837 par l’abbé Augustin BARTH. Vers 1912, elle fut renversée par une charrette de foin de Pierre SCHMITT, qui l’a fait restaurer en y faisant mettre un Christ en fonte. Ci‐contre la charmante photo de 1938, qui représente le calvaire d’origine.
Cité, 57520 Rouhling
Elle survécut aussi aux deux guerres du siècle. Mais peu de temps après, elle fut à nouveau renversée par une charrette conduite par Joseph TONI, le 29 mai 1946. Son oncle Othon SPOHR la fit reconstruire dans sa forme actuelle, avec une croix en fer portant le Christ en fonte de 1912. Elle porte sur une plaque de marbre blanc avec l’inscription : « Que votre règne arrive ». Longue vie à cette troisième croix !
En 2022, la municipalité, a apporté un coup de jeune à ce calvaire. En l’occurrence, Alain Hautiere et Bernard Hentz.
Croix II : Avant sa disparition, entourée d’une grille en fer forgé, elle était située en haut du talus, à l’intersection des routes de Sarreguemines et de Grosbliederstroff. Aux dires des anciens qui l’ont connu, c’était le plus beau calvaire de Rouhling. Entre 1956 et 1960, en raison de l’augmentation de la circulation automobile, de la création de la cité et de l’implantation des écoles, le carrefour a été agrandi et ce majestueux calvaire d’environ 3 mètres de hauteur en a fait les frais.
Une entreprise fut chargée de déblayer le terrain et en un tour de main, le calvaire était sur la décharge à gravats. Laxisme ou complicité tacite de la municipalité, réaction tardive d’un propriétaire… ? On avait beaucoup d’autres soucis à cette époque !
Cette photo de 1956, n’est pas de très bonne qualité, car elle a été extraite d’une vue d’ensemble, déjà de qualité moyenne. Mais nous pouvons quand même apercevoir la grande dimension et la beauté de ce monument.
Croix III : Route de Lixing‐lès‐Rouhling, une croix assez volumineuse, la partie supérieure s’était écroulée depuis de nombreuses années si bien qu’elle avait disparu dans un buisson épineux quand la commune acquit le terrain constructible en 2002.
La partie basse, très lourde, est toujours restée debout, comporte trois tableaux. Après dégagement, les inscriptions suivantes devinrent lisibles :
‐Le Tableau central est le plus grand. « Dies Kreuz ist errichtet worden zur Ehre Gottes durch Jacob KLAM und durch FERSING Anna – 1882 » Jacob (1811‐1889) et Anna (1810‐1882) se sont mariés en 1835. Il est à supposer que cette croix fut érigée en souvenir d’Anna après son décès le 26/10/1882.
‐ Le Tableau de gauche comporte une supplique, difficilement lisible.
‐ Le Tableau de droite, de même : « Von allen Uebel, erlöse uns O Herr ! » (De tout mal, délivre nous Seigneur.)
Croix IV : Cette croix assez petite et étroite était écroulée et a disparu dans les années 1990, lors des constructions à cet emplacement, proche de l’orée de la forêt de Lixing‐lès‐Rouhling. Elle avait été érigée par Madeleine NIEDERLAENDER et bénie le 16 juillet 1837 par l’abbé BARTH, qui la situait “au sortir du village”, alors qu’il n’y avait qu’une seule maison à l’entrée de cette rue. Il est à présumer qu’il s’agit de Madeleine NIEDERLAENDER, née en 1773, qui l’aurait fait érigée avant son mariage avec Nicolas HENTZ en 1798.
Croix V : Située au bord de la route de Sarreguemines, approximativement à l’emplacement de la maison n°34 actuelle, où aboutissait un sentier reliant la rue des Jardins à la route vers Sarreguemines. C’était une croix simple, placée entre deux arbres. Très abîmée pendant la guerre, brisée lors de sa chute, elle a été enlevée dans les années 1950. Elle avait été érigée vers 1830 par les époux Jean EBERHART et Marguerite SCHMITT, mariés en 1806. Elle fut bénie le 2 mai 1837 par l’abbé Augustin BARTH.
33 Rue de Sarreguemines, 57520 Rouhling
Croix VI : Placée au bord de la route de Sarreguemines entre le lotissement « Bellevue » et la zone artisanale, elle avait appartenu au chanoine Nicolas EBERHART. Elle fut érigée par la famille MASSING en 1898, entourée d’une grille en fer forgé. Elle comporte de nombreuses inscriptions sur 2 plaques de marbre blanc :
‐ En haut, sous le crucifix : « Tout est consommé », dernières paroles du Christ sur la croix.
Ensuite, 3 prières indulgenciées :
« Mon Jésus, miséricorde » ‐ 100 jours d’indulgence
« Doux coeur de Jésus, soyez mon amour » ‐ 300 jours d’indulgence
« Doux coeur de Marie, soyez mon salut » ‐ 300 jours d’indulgence
Ces inscriptions sont beaucoup plus récentes que son érection de 1898.
Le calvaire fut entièrement restauré et de nos jours ce n’est pas négligeable, d’entreprendre une telle initiative pour la sauvegarde d’un monument du patrimoine public ou privé. Le mérite revient à Roger EBERHART, ancien habitant de Rouhling, résidant à Grundviller, à qui il tenait à coeur, de ne pas voire continuellement le délabrement de la stèle familiale.
L’entreprise de restauration procéda au démontage, puis au nettoyage des parties résiduelles du socle et de la section basse. Quant à la partie haute, il a fallu la recréer complètement, l’ancienne ayant été démolie au fil du temps. Il ne faut pas oublier que le calvaire érigé en 1898 a subi les affres de la guerre dans une zone bombardée par l’armée Américaine en 1944. L’ancien crucifix ayant disparu sans autre raison explicative, un nouveau en bronze fut installé.
Le résultat final fut éloquent, tant la réhabilitation du calvaire en grès des Vosges, lui donne un bel effet. Afin sécuriser le site, le fils Jean‐Claude et le neveu Jean‐Luc, se sont attelés à confectionner une grille en fer galvanisée encadrant le monument, tout en aménageant le pied de la croix de jolies pierres blanches. La famille EBERHART a mis un point d’honneur en procédant à une “inauguration” symbolique le 09/06/2014, lundi de Pentecôte.
Puis, le monument restauré fut cédé à la Municipalité, qui dorénavant aura la charge de le remettre en état, si le besoin devait s’en faire sentir.
Rue de l'Église, 57520 Rouhling
Sur la place de l'église. Beau calvaire en grès rose élevé par Nicolas Willar et son épouse Marguerite Parrang en 1853. De part et d'autre du Christ, sa mère et saint Jean, le disciple bien-aimé.
Quelle surprise de trouver sur le socle la même représentation de la Trinité qu'à Nousseviller-Saint-Nabor. Ma surprise sera plus grande encore de la retrouver une troisième fois à Zetting. Est-ce le même artiste qui les aurait sculptées toutes les trois ? Ou deux d'entre elles seraient-elles des copies ? En ce cas, quelle serait l'oeuvre première ?
Nous avons ici le type même du calvaire, car près de la croix se tiennent les statues de Marie et de l'apotre Jean. Les croix proprement dites portent la sculpture du Christ seul (avec toutes sortes d'images en relief sur le fût ou sur le socle, mais pas de statue).
Croix VII : Ce très beau calvaire au bord de la route à 100m de l’entrée à la zone artisanale, route de Sarreguemines, s’est trouvé trop en contrebas après réfection de la route. Il était très abîmé, en partie à la suite d’un acte de vandalisme. Les propriétaires, la famille LORSUNG, avaient récupéré les deux statues. Lorsque la commune acquit le terrain, le monument fut remis à neuf et transféré à côté de l’église.
Qui a fait ériger ce remarquable calvaire monumental ?
L’inscription nous renseigne : (en respectant l’orthographe)
Dieses Kreutz hat lasen aufrichten
Nicolas Willar und seine Ehefrau
Margaretha Parrang – 1853
A remarquer que la date est inexacte : il a été érigé en 1833, erreur du sculpteur suite à une mauvaise lisibilité. Nicolas WILLAR était né en 1765, maire de Rouhling de 1816 à 1835, marié en 1790 avec Marguerite PARRANG de Rémelfing. Il est décédé en 1848. C’était un homme polyvalent, énergique voire hargneux. Il s’est fait remarquer pour sa grande détermination, lors des travaux d’agrandissement de l’église en 1833/34.
Inscriptions, outre celle ci‐dessus : (en respectant l’orthographe)
‐ Les noms de Sainte Marie et de Saint Jean auprès des deux statues, une réalité évangélique.
‐ Une louange : Christus überwindet ‐ Christus regirt ‐ Christus der Herr, triumphiert
Traduction approximative des mots latin vincit, regnat imperat : louange chantée à la Fête‐Dieu.
‐ Une indulgence : « 40 Tage Ablas für den der hier 5 Vater Unser und 5 AWE Maria reumütig auf den Knie bethet für das Heil der Kirche dieser Pfarr und des Bisthums »
Traduction : 40 jours d’indulgence pour celui qui récite ici, avec repentir et à genoux, 5 Notre Père et 5 Ave Maria, pour le Salut de l’église de cette paroisse et de l’évêché.
On peut se demander si Nicolas WILLAR a créé cette « indulgence » de son propre chef, initiative pour laquelle il n’avait aucune habilitation. Quoi qu’il en soit, ce calvaire a été béni le 02 mai 1837, quatre ans après son érection, en vertu d’une « commission » de l’évêché à l’abbé BARTH. L’érection de ce calvaire est de toute évidence à mettre en relation avec les travaux de l’église, même si nous ne connaîtrons jamais ses motivations profondes.
On peut se hasarder à une supposition. En projetant l’agrandissement de l’église en 1831‐1833, il s’est heurté à une vive opposition du curé, l’abbé OHLIG ainsi que de l’évêché. Tout en ayant le Conseil Municipal et toute la population avec lui, il a voulu “s’assurer doublement les grâces du ciel”, par son sacrifice pécuniaire et en incitant les fidèles à prier pour la réussite de son projet et pour ses “adversaires”. Supposition sans doute proche de la vérité, même si elle nous paraît invraisemblable de nos jours.
Rue des Champs, 57520 Rouhling
Croix VIII : Située derrière l’église, cette croix a été légèrement déplacée et remise à neuf lors des travaux d’aménagement du carrefour rue de l’Eglise et rue des Champs. Elle est ainsi tombée dans le domaine public.
Elle porte comme seule inscription la date de 1870. Elle semble avoir été érigée par Anne SCHMITT après le décès de son époux Nicolas FERSING en 1869. Le socle puissant, surmonté d’une tablette, tranche avec la finesse de la partie supérieure comportant une belle niche avec la sainte vierge et une croix tréflée avec un Christ en fonte.
Croix IX : La croix se trouvait rue des Champs. Elle a disparu, en ne laissant ni archives, ni souvenirs précis.
A la fin de l’année 1939, un petit cimetière militaire fut créé près de cette croix, derrière le presbytère de l’époque. Neuf tombes ci‐trouvaient : six soldats Français qui appartenaient au 117e Régiment d’Infanterie, ainsi qu’un soldat, un adjudant et un lieutenant Allemand, tous morts au combat le 26 décembre 1939, à Rouhling ou aux alentours.
Croix X : Elle se trouvait près de la ferme de Achille TONI et a été démontée par M. Jean‐Louis JUNG, qui l’a implantée derrière sa maison au lieu‐dit “Hasegarten”.
Elle avait été érigée vers 1920 à la mémoire de son grand‐père, mort en Russie en 1915. Elle comporte les inscriptions suivantes “Erigée en l’honneur de DIEU et à la mémoire de Jean Pierre JUNG, mort en Russie au champ de bataille le 20 septembre 1915. Veuve JUNG et ses enfants”. “Mon Jésus, miséricorde”. Marie TONI, veuve de Jean Pierre JUNG, épousa en 2e noce, Joseph LORSUNG (Maire de 1945 à 1947).
Croix XI : Elle se trouvait précédemment au bord de la route de Cadenbronn sur le terrain de la maison de Frank WEBER, qui l’a fait déplacer vers l’arrière de son terrain afin de la mettre en valeur.
Les inscriptions sont difficilement lisibles, surtout la date dont le 3e chiffre est effacé (1800 ou 1810). Elle est assez étroite et bien dans le style du début du 19e siècle. Elle avait été érigée par le couple Jacques WILLAR (1768‐1838) et sa 2e épouse, Eve WEILAND (1774‐1851) qui s’était mariée en 1802 après que Jacques eut perdu sa 1ère épouse, Marguerite FISTIE en 1800.
Croix XII : Cette croix est située sur le côté de la route de Cadenbronn, à environ 100 mètres de la forêt, en face de l’aire de repos. Lors de la réfection de la route, elle a été déplacée et réparée.
Elle fut érigée vers 1930, par Nicolas JUNG, cabaretier (Wirtschaft JUNG). Le calvaire est en granit rose avec une plaque de marbre blanc portant l’inscription “A fulgura et tempestate, libera nos Domine” Une invocation tirée de la Litanie des Saints : “De la foudre et de la tempête, délivre‐nous Seigneur” Elle est entourée d’une grille en fer forgé et la croix ne comporte pas de Christ.
D81, 57520 Rouhling
Croix XIII : Elle était située sur le chemin de Hundling, à droite, peu avant le chemin d’accès au hangar agricole. Très abîmée, elle a disparu dans les années 1950. Elle avait été érigée par le couple Henry WILLAR (1784‐1863) et Eva NICKLES, originaire d’Auersmacher en Sarre. Erigée vers 1830, elle fut bénie par l’abbé BARTH le 10 septembre 1837.
Croix XIV : Cette croix se trouvait également sur le chemin de Hundling (Guerenaweg). Elle fut érigée en 1945 ou 1946.
Les inscriptions :
‐ en haut “In Cruce Salus” (Le Salut est dans la Croix).
‐ ensuite ”Merci au Tout‐Puissant pour la protection miraculeuse pendant le terrible bombardement du 13 juillet 1944 au cours duquel Marcel FERSING fut grièvement blessé” Famille FERSING‐PHILIPPE
‐ en bas : “In Te Domine sperami non confundar in aeternum” (Je veux espérer en toi, Seigneur, je ne serai pas confondu à jamais).
Ce bombardement est relaté dans ce livre, au chapitre “Indemnités pour comblement d’excavations”, à la page 81. D’aucuns critiquent ce texte en disant “Pourquoi dire merci pour avoir été grièvement blessé” ?
Il faut savoir que Marcel FERSING, alors âgé de 33 ans était déjà père de 4 enfants en bas âge, avait reçu un éclat d’obus à la tête et avait séjourné à l’hôpital de Strasbourg pendant plus de 6 mois, jusqu’après la Libération. Il fut déclaré invalide. Le “miracle” est qu’il n’a pas été tué sur le coup ! Tel est le sens du “merci”.
La croix a été bénie par l’abbé FRIEDERICH le 30 mai 1946, lors de la procession du dernier jour des Rogations.
Ce calvaire a été vandalisé dans les années 2010 et réparé maladroitement.
En 2020, il a été renversé par l’agriculteur qui labourait le champ. La famille FERSING‐TRETJAK en a été informé et l’assurance de l’agriculteur a pris en charge la rénovation qui a été réalisée, comme on peut le voir, par des spécialistes.
Calvaire rénové
Croix XV : L’abbé BARTH qui a béni cette croix le 10 septembre 1837, l’a située « sur le chemin d’Ippling ». Elle se trouvait au lieu‐dit « Espen ». Ce chemin ayant été en partie « absorbé » par les champs voisins, elle était mal placée. C’est alors qu’Adolphe WEBER l’a fait déplacer à côté de ses vignes. Les vignes n’existant plus et la surface de culture s’étant étendue, M. WEBER fit installer en 2020, le calvaire dans l’espace vert derrière sa maison.
De style du 19ème siècle, la croix est assez trapue. Elle porte une inscription simple, qui était à ce moment‐là, en partie cachée par un buisson de roses : « Errichtet zur Ehre Gottes durch André JUNG und Anna Maria FERSING » ‐ 1830 André né en 1772, épousa le 1er mai 1798, Anna Maria, née en 1778. Lui, était l’arrière‐grand‐père paternel de Marie JUNG (1897‐1980) épouse de Joseph SPOHR (1894‐1976).
54 Av. de la Paix, 57520 Rouhling
Croix XVI : Située au croisement de la rue de la Montagne et de l’Avenue de la Paix dans le jardin de la Famille Armand SCHWARTZ. Elle a été érigée par le couple Joseph SCHWARTZ et Anne EBERHART, mariés en 1927. Le seul ornement liturgique sur le monument est « JHS ». (Monogramme de Jésus)
A noter que quatre de ces seize croix des champs ont été érigées par des WILLAR : Jacques, Henri et Nicolas étaient frères, seul Etienne n’était pas un proche parent.
L’érection de ces calvaires et croix des champs, essentiellement au cours du 19ème siècle, souvent avec d’importants sacrifices, était toujours un acte de foi, difficile à comprendre aujourd’hui pour quelques esprits cartésiens.
Des traditions légendaires nous racontent que certains « rebouteux » (guérisseurs) ont reçu ou hérité le « don » de traiter les entorses, luxation, de réduire les fractures, … parce qu’ils avaient, ou un de leur aïeul, réparé ou relevé une croix en ruine. A l’inverse, les légendes content aussi, des punitions proches de la peine du talion (châtiment) pour les profanateurs.
Depuis plus d’un demi‐siècle, une seule croix s’est ajoutée. Elle est en bois, anonyme, sans dédicace, donc difficile à classer dans notre patrimoine classique. Loin du village, elle se situe à l’entrée de la nouvelle forêt de Rouhling, près du golf. Elle a été implantée par Gilbert ROHR le 10 avril 1998.
Aujourd’hui, nous pouvons rajouter une 17ème stèle !
Elle a été découverte par les bénévoles à la “Maison des Arts et des Traditions” en mai 2011, lors des travaux de creusement, pour l’enfouissement d’une cuve de récupération d'eau de pluie à l'arrière de la maison.
La grille qui l’accompagne, a été trouvée en 2002, pendant le nettoyage de l’arrière de la maison. Elle devait probablement entourer le calvaire. (La stèle est visible lors des visites de la maison lorraine).
Il n’existe aucune précision sur le lieu de l’érection de ce monument, mais nous pouvons nous imaginer que le calvaire se situait à l’arrière de la maison et que sa stèle a sans doute été jetée au rebut en 1940, lors des travaux de déblayage derrière la maison.
Par contre, nous pouvons affirmer qu’elle a été érigée en mémoire de Pierre JUNG, né le 22/02/1770, décédé le 18/01/1842 et de son épouse Anne MASSING, née le 09/07/1773, décédée le 10/02/1854. Ils se sont mariés le 07/01/1794 à Rouhling. C’étaient les Tris‐aïeux de Joseph JUNG, dit Poldi, dernier habitant de cette maison.
Inscriptions littérales : "Dieses Kreitz hat lassen aufrichten Pether JUNG und Anna MASEN im Jahre 1842" (On peut remarquer l'orthographe : "MASEN" pour "MASSING")
Sculpture en demi‐relief
A droite : Saint Pierre (clefs en main)
A gauche : Sainte Anne
Il reste encore de la peinture jaune sur le drapage des personnages