Connaître et protéger les chauves-souris

Les chauves-souris, ou chiroptères, forment un groupe d’animaux particulièrement riche et fascinant.

Il en existe plus de 1 200 espèces dans le monde, ce qui en fait le deuxième ordre de mammifères le plus diversifié après les rongeurs.

La CPEPESC Lorraine est la Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l’Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères. Cette association joue un rôle important dans la région en œuvrant pour la préservation des milieux naturels, la protection des ressources en eau, ainsi que la conservation des espèces, notamment les chauves-souris.

Nous sommes à la recherche de passionnés compétents, spécialisés dans ce domaine, afin de compléter cette liste non exhaustive, enrichir et affiner les informations actuellement disponibles.

En Europe, 43 espèces ont été recensées, dont 34 sont présentes en France métropolitaine. Parmi elles, 23 espèces sont connues en Lorraine, ce qui témoigne de la richesse de la faune locale.

Ces espèces appartiennent à différentes familles, notamment :

  • Les Rhinolophidés, reconnaissables à leur nez en fer à cheval.

  • Les Vespertilionidés, la famille la plus représentée en Europe.

  • Les Minioptéridés, moins nombreux, mais présents dans certaines régions.

Chacune de ces familles regroupe des espèces aux modes de vie, aux habitats et aux comportements variés, jouant toutes un rôle essentiel dans l’équilibre des écosystèmes, notamment par la régulation des insectes.

De l’exploitation minière à la conservation de la biodiversité

Le territoire du Warndt présente des caractéristiques géologiques favorables à la présence de minerais de cuivre et de plomb. Il comporte ainsi un réseau d’anciennes mines exploitées durant plusieurs siècles. En plus de leurs forts intérêts géologique et historique, ces sites constituent également un réservoir de biodiversité, accueillant aujourd’hui un cortège d’espèces inféodées au milieu souterrain dont les chauves-souris.

Ces populations sont suivies par CPEPESC Lorraine depuis près de 40 ans. La désignation du site Natura 2000, qui date de 1995, a permis la mise en sécurité de plusieurs entrées de cavités dans le cadre d’un programme européen en 1998. En 2002, la CPEPESC Lorraine a rédigé un premier Docob, aboutissant à des actions de conservation en 2005. En 2008, une actualisation du site a permis d’intégrer un ensemble de sites souterrains et une zone humide particulièrement favorable aux amphibiens dans la Zone Spéciale de Conservation “Mines du Warndt”.

Les chauves-souris dépendent d’une mosaïque d’habitats nécessaires pour réaliser l’ensemble de leur cycle biologique. Les milieux souterrains en font intégralement partie, en particulier en période d’hibernation. Ils leur fournissent une large gamme de conditions de température et d’humidité en fonction de leurs besoins, et offrent également quiétude et sécurité, nécessaires à ces animaux sensibles au dérangement.

Au total, 15 des 25 espèces de Lorraine ont été observées dans le site Natura 2000, dont 6 sont particulièrement menacées. Les enjeux sont importants pour le Grand Murin (Myotis myotis), avec près d’un cinquième des effectifs connus en Lorraine en période d’hibernation. Un secteur comportant plusieurs mares particulièrement favorables aux amphibiens se situe également dans le périmètre Natura 2000. On y trouve des espèces patrimoniales, telles que le Triton crêté (Triturus cristatus) ou le Pélobate brun (Pelobates fuscus ).

Source : Bulletin d’information Mines du Warndt

Le périmètre actuel du site Natura 2000 des Mines du Warndt couvre une superficie de 169ha.

Les sites qu’il comporte se répartissent principalement en trois secteurs :

  • Les communes de Dalem, Falck et Hargarten-aux-Mines regroupent huit anciennes mines de cuivre et de plomb, ainsi que deux anciens tunnels ferroviaires

  • Les communes de Saint-Avold et Longeville-lès-Saint-Avold comportent trois anciennes mines, une carrière et un milieu favorable aux amphibiens

  • Les communes de Théding et de Forbach sur lesquelles se trouvent une ancienne carrière de gypse et un souterrain militaire

Les Rhinolophidés

Le Petit Rhinolophe

Discret et nocturne, il joue un rôle essentiel dans l’équilibre des écosystèmes en se nourrissant d’insectes. Le Petit Rhinolophe est l’une des plus petites espèces de chauves-souris d’Europe. Il pèse entre 4 et 9 grammes et possède une envergure de 19 à 25 cm. Il est reconnaissable à son museau en forme de fer à cheval, typique des rhinolophes, ainsi qu’à ses grandes oreilles sans tragus (petit lobe dans l’oreille que possèdent d’autres espèces). Contrairement à de nombreuses chauves-souris, il émet ses ultrasons par le nez.

On trouve le Petit Rhinolophe dans une grande partie de l’Europe de l’Ouest et du Sud : en France, en Espagne, au Portugal, en Italie, ainsi que dans le sud du Royaume-Uni et certaines zones d’Europe centrale. Il est généralement absent des zones très froides ou fortement urbanisées.

Il occupe des habitats variés selon les saisons : En été, il s’installe dans des greniers, combles, bâtiments anciens ou grottes chaudes. En hiver, il recherche des lieux plus froids et humides pour hiberner, comme les caves, mines abandonnées, fissures rocheuses ou grottes.

Il privilégie les milieux boisés, les bocages, les haies ou les lisières de forêts, car ce sont des zones favorables à la chasse. Insectivore, il se nourrit principalement de petits insectes volants : mouches, moustiques, papillons de nuit, petits coléoptères, etc. Il chasse à basse altitude, souvent à l’abri du couvert végétal, en utilisant l’écholocation. Sa technique de chasse est particulière : il vole lentement et en silence, rasant les murs ou les haies, attrapant les insectes en vol ou posés sur les surfaces.

Le Petit Rhinolophe entre en hibernation entre octobre et avril.
À la fin du printemps, les femelles se regroupent dans des colonies de reproduction appelées "maternités", souvent dans des combles ou greniers bien abrités. Elles mettent bas un seul petit par an, généralement en juin ou juillet. Le jeune devient capable de voler au bout de trois à quatre semaines.

Statut de conservation : Le Petit Rhinolophe est une espèce protégée à l’échelle européenne (Convention de Berne, Directive Habitats). Il est cependant en déclin dans plusieurs régions à cause : de la destruction de ses habitats, de la rénovation des bâtiments anciens, de l’utilisation massive de pesticides qui réduit sa source de nourriture. Il est classé comme vulnérable ou quasi menacé selon les pays.

Anecdote : Ce petit chasseur nocturne est capable de planer longuement en silence pour surprendre ses proies. Grâce à son système d’écholocation très précis, il peut même repérer des insectes posés sur les feuilles.

Le Grand Rhinolophe

Discret et strictement nocturne, le Grand Rhinolophe joue un rôle important dans la régulation des populations d’insectes. C’est la plus grande espèce de rhinolophe présente en Europe. Il pèse entre 17 et 34 grammes, avec une envergure allant de 35 à 40 cm. Comme tous les rhinolophes, il a un museau en forme de fer à cheval et émet ses ultrasons par le nez. Ses ailes larges et arrondies lui permettent un vol lent, mais très précis.

Le Grand Rhinolophe est présent dans une grande partie de l’Europe de l’Ouest et du Sud, principalement en France, Espagne, Italie, ainsi que dans certaines régions d’Europe centrale et des Balkans. Il est absent du nord de l’Europe et des zones trop urbanisées ou fortement cultivées.

Il utilise différents types d’habitats selon les saisons. En été, il se réfugie dans des combles chauds, greniers, ou bâtiments anciens pour former des colonies de reproduction. En hiver, il recherche des abris frais et humides comme des grottes, caves ou carrières souterraines où il peut hiberner.

Il a besoin de paysages semi-naturels variés, avec des bocages, prairies pâturées, vergers, haies et lisières de forêts. C’est là qu’il chasse, à basse altitude, en rasant la végétation ou les talus. Il est insectivore, se nourrissant surtout de gros insectes comme les papillons de nuit, hannetons, coléoptères et tipules. Il chasse lentement, parfois à l’affût, grâce à son écholocation très fine.

L’hibernation commence entre octobre et novembre et se termine au printemps. Les femelles forment des maternités à partir de mai ou juin et mettent bas un seul petit par an. Le jeune devient autonome en quelques semaines.

Statut de conservation : Le Grand Rhinolophe est une espèce strictement protégée à l’échelle européenne. Il subit cependant un déclin important dans certaines régions, à cause de la perte de ses gîtes, de la fragmentation des paysages agricoles traditionnels et de la raréfaction des insectes due aux pesticides. Il est considéré comme vulnérable ou quasi menacé dans plusieurs pays.

Anecdote : Bien que de grande taille, le Grand Rhinolophe est un chasseur particulièrement silencieux et agile. Il est capable de repérer un insecte posé sur une feuille sans jamais le voir, uniquement grâce aux échos ultrasonores qu’il capte avec précision.

Les Vespertilionidés

La Barbastelle d'Europe

Discrète et rare, la Barbastelle d’Europe est une chauve-souris forestière et nocturne, au mode de vie spécialisé. Elle est de taille moyenne, avec un poids de 6 à 13 grammes et une envergure de 26 à 29 cm. Elle possède un pelage noirâtre ou brun très sombre, un museau aplati, et des oreilles larges et jointes à la base — un trait distinctif unique. Son vol est rapide et agile, souvent à faible altitude.

Elle est présente dans une grande partie de l’Europe, mais de manière fragmentée. On la trouve en France, Espagne, Italie, Allemagne, Pologne, et jusqu’en Asie mineure. En France, elle est surtout localisée dans les massifs forestiers anciens, notamment dans le centre, l’est et le sud du pays.

La Barbastelle se réfugie en été dans les fissures d’écorce ou les arbres creux (souvent des hêtres ou des chênes), mais utilise aussi parfois des bâtiments anciens. En hiver, elle hiberne dans les grottes, caves, carrières ou tunnels humides et bien protégés, souvent dans des zones très calmes.

Elle est étroitement liée aux forêts anciennes avec une grande diversité d’arbres et une riche population d’insectes. Elle chasse surtout des papillons nocturnes (lépidoptères), dont certaines espèces nuisibles aux cultures, ce qui en fait un allié naturel de l’agriculture. Sa particularité est d’émettre des ultrasons très faibles et discrets, ce qui la rend difficile à détecter même par les détecteurs classiques.

L’hibernation se déroule entre novembre et mars, parfois en solitaire ou en petits groupes. Les femelles se regroupent à partir de mai dans des arbres pour former de petites maternités, puis mettent bas un seul petit par an, généralement en juin. Les jeunes deviennent volants après environ 4 semaines.

Statut de conservation : La Barbastelle d’Europe est une espèce rare et protégée dans toute l’Europe. Elle est vulnérable ou en danger dans plusieurs pays. Ses principales menaces sont : la disparition des forêts anciennes, l’abattage des vieux arbres, la fragmentation des habitats, la raréfaction des insectes nocturnes à cause des pesticides et de la pollution lumineuse.

Anecdote : Grâce à son écholocation très discrète, la Barbastelle est capable de chasser des papillons qui entendent les ultrasons des autres chauves-souris. Elle est parfois surnommée la "chauve-souris furtive".

Le Grand Murin

C’est l’une des plus grandes chauves-souris d’Europe. Le Grand Murin impressionne par sa taille et son rôle écologique dans la régulation des insectes. Il pèse entre 28 et 40 grammes, avec une envergure de 35 à 43 cm. Il a un pelage brun-roux sur le dos et plus clair sur le ventre, un museau rose et large, et de grandes oreilles bien développées. Son vol est puissant mais souple, lui permettant de chasser près du sol.

Il est présent dans une grande partie de l’Europe, du Portugal à l’Ukraine, en passant par l’Italie, la France, l’Allemagne et les Balkans. En France, il est répandu sur l’ensemble du territoire, bien qu’il soit discret et souvent sous-estimé.

En été, le Grand Murin occupe des combles spacieux, des greniers ou des bâtiments anciens bien isolés, souvent en colonies de reproduction. En hiver, il migre vers des grottes, caves, tunnels ou mines profondes, où il peut hiberner seul ou en groupe, parfois suspendu librement au plafond.

Il privilégie les paysages agricoles traditionnels, les prairies, bocages, forêts ouvertes, et lisières boisées. Il chasse souvent à faible altitude, repérant ses proies au sol ou juste au-dessus de la végétation. Son régime alimentaire est principalement composé de coléoptères, grillons, carabes, papillons, et parfois même d’araignées ou de vers. Il est capable de repérer des insectes posés au sol, qu’il attrape en vol plané.

Le Grand Murin entre en hibernation entre octobre et avril. À la fin du printemps, les femelles forment des colonies de maternité, parfois très nombreuses, pour mettre bas un seul petit par an, en juin. Le jeune devient autonome en un mois environ.

Statut de conservation : Espèce strictement protégée, le Grand Murin est en déclin dans certaines régions à cause : de la destruction ou de la fermeture des combles et grottes, de l’agriculture intensive, de la raréfaction de ses proies due aux pesticides, et de la fragmentation de ses habitats de chasse.

Il reste toutefois relativement stable dans certaines zones, notamment grâce à des programmes de conservation.

Anecdote : Malgré sa taille imposante, le Grand Murin est extrêmement silencieux et méthodique. Il peut localiser ses proies sans les voir, simplement en écoutant les sons qu’elles produisent en se déplaçant dans l’herbe.

La Noctule commune

C’est l’une des plus grandes chauves-souris insectivores d’Europe. La Noctule commune est facilement reconnaissable à son vol rapide et puissant à haute altitude, souvent visible dès le crépuscule. Elle pèse entre 18 et 40 grammes et possède une envergure de 32 à 45 cm. Elle a un pelage brun-roux uniforme, un museau court et de petites oreilles arrondies. C’est une espèce très aérodynamique, adaptée au vol en espace ouvert.

On la trouve dans une large partie de l’Europe, de l’Espagne à la Russie, et jusqu’en Asie centrale. Elle est présente partout en France, y compris en zone urbaine. C’est une des rares chauves-souris que l’on peut parfois observer en plein ciel encore lumineux, bien avant la nuit.

La Noctule s’abrite principalement dans les arbres creux (chênes, hêtres, platanes...), mais aussi dans des fissures de bâtiments, des clochers ou des nichoirs. En hiver, elle peut hiberner dans des arbres, grottes, caves ou greniers, parfois même en ville.

Elle fréquente les zones ouvertes, prairies, lisières forestières, parcs urbains, vergers et grands jardins. C’est une excellente chasseuse en vol : elle se nourrit principalement de gros insectes volants, comme les hannetons, papillons de nuit, coléoptères, ou même des mouches et moustiques, qu’elle capture à grande vitesse à plusieurs dizaines de mètres du sol.

La Noctule hiberne entre novembre et mars, parfois en solitaire ou en petits groupes. Les femelles forment des colonies de reproduction au printemps dans des cavités d’arbres ou de bâtiments. Elles donnent naissance à un ou deux petits par an, généralement en juin. Les jeunes deviennent autonomes au bout de 3 à 5 semaines.

Statut de conservation : Espèce protégée en Europe, la Noctule commune est en déclin dans certaines régions. Ses principales menaces sont : la destruction des vieux arbres (perte de gîtes naturels), la pollution lumineuse, les pesticides, qui réduisent ses proies, les collisions avec les éoliennes, car elle vole souvent à haute altitude.

Anecdote : Grâce à sa puissance et à sa vitesse, la Noctule peut atteindre 50 km/h en vol, ce qui en fait l’une des chauves-souris les plus rapides d’Europe. Elle peut aussi migrer sur plusieurs centaines de kilomètres entre ses sites d’été et d’hiver.

La Noctule de Leisler

La Noctule de Leisler est une chauve-souris de taille moyenne, agile et rapide en vol. Elle pèse généralement entre 12 et 25 grammes, avec une envergure de 28 à 35 cm. Son pelage est brun rougeâtre à brun foncé, souvent plus clair que celui de la Noctule commune. Ses oreilles sont relativement longues et arrondies, ce qui facilite son identification.

Cette espèce est largement répartie en Europe occidentale et centrale, présente en France, en Espagne, en Grande-Bretagne, jusqu’en Europe centrale et de l’Est. Elle préfère les zones boisées, parcs, et zones semi-urbaines où des arbres creux sont disponibles.

En été, elle se réfugie dans des arbres creux, notamment des feuillus comme les chênes ou hêtres, mais aussi parfois dans des bâtiments anciens. En hiver, elle hiberne dans des cavités naturelles ou artificielles telles que des grottes, mines, tunnels ou sous des ponts, souvent en petits groupes.

La Noctule de Leisler fréquente les forêts, parcs et zones semi-ouvertes, chassant en vol rapide à moyenne altitude, principalement des insectes volants comme les coléoptères, papillons de nuit, et mouches. Elle chasse souvent juste après le crépuscule, mais aussi durant la nuit.

L’hibernation s’étale généralement de novembre à mars-avril. Les femelles forment des colonies de maternité au printemps dans des cavités d’arbres ou des structures abritées, où elles mettent bas un ou deux petits, généralement en juin. Les jeunes deviennent indépendants au bout de 3 à 4 semaines.

Statut de conservation : Espèce protégée en Europe, la Noctule de Leisler est moins menacée que d’autres espèces, mais reste sensible à la disparition des vieux arbres, à la fragmentation des habitats, et à la pollution lumineuse.

Anecdote : La Noctule de Leisler est capable de vols rapides et sur de longues distances, ce qui lui permet d’exploiter plusieurs habitats pour chasser et se reproduire. C’est aussi une des premières chauves-souris à sortir au crépuscule.

Le Vespertilion de Daubenton

Souvent observé en vol rasant au-dessus des rivières et plans d’eau, le Vespertilion de Daubenton est une chauve-souris insectivore très agile. De taille moyenne, il pèse entre 6 et 12 grammes et possède une envergure de 24 à 27 cm. Il a un museau court, des oreilles arrondies et des pattes postérieures longues, bien adaptées à la capture d’insectes à la surface de l’eau. Il émet ses ultrasons par la bouche, comme la plupart des chauves-souris, et peut chasser en rasant littéralement les surfaces aquatiques.

Il est largement répandu en Europe, du Portugal à la Russie, et du nord de l’Espagne jusqu’en Scandinavie. On le trouve aussi dans toute la France, y compris en zone urbaine, tant qu’un plan d’eau naturel ou artificiel est à proximité.

Le Vespertilion de Daubenton utilise une grande diversité de gîtes. En été, il niche dans les arbres creux, les fissures rocheuses, les ponts, ou les bâtiments anciens. En hiver, il se réfugie dans des grottes, caves, tunnels, ou même dans des murs. Il aime les abris humides et peu profonds pour l’hibernation.

Il fréquente les zones boisées proches de l’eau, les berges, les lacs, les canaux et les rivières lentes. Il chasse en volant au ras de l’eau, où il capture de petits insectes aquatiques comme les éphémères, trichoptères, moustiques ou chironomes. Il peut même pêcher des insectes posés à la surface avec ses pattes ou sa queue.

L’hibernation commence vers novembre et dure jusqu’en mars-avril. Les colonies de reproduction se forment en mai-juin, souvent dans des cavités d’arbres ou des combles. Une seule portée de un à deux petits est mise bas chaque année, en juin ou juillet. Les jeunes deviennent indépendants au bout de 3 à 4 semaines.

Statut de conservation : Espèce protégée en Europe, le Vespertilion de Daubenton est globalement en bon état de conservation, bien que menacé localement par la pollution des milieux aquatiques, la disparition des haies et des arbres creux, ainsi que l’utilisation d’insecticides qui réduisent ses proies.

Anecdote : Cette chauve-souris est parfois surnommée “la chauve-souris pêcheuse” grâce à ses grandes pattes, elle est capable de capturer des insectes directement à la surface de l’eau, en plein vol !

Le Vespertilion de Brandt

Petite chauve-souris européenne discrète et nocturne, le Vespertilion de Brandt est un insectivore strict qui joue un rôle écologique essentiel dans la régulation des populations d’insectes. Il pèse entre 4 et 9 grammes, avec une envergure de 22 à 26 cm. Il ressemble beaucoup à d’autres espèces du genre Myotis, notamment au Vespertilion à moustaches, mais se distingue par certains détails morphologiques, comme la forme des dents et des oreilles.

C’est une des chauves-souris d’Europe qui vit le plus longtemps : plus de 40 ans à l’état sauvage.

On le trouve dans une large partie de l’Europe : de la France à la Russie, en passant par l’Allemagne, les pays baltes, la Scandinavie, les Balkans et une partie de l’Asie mineure. En France, il est présent sur presque tout le territoire, mais reste difficile à observer à cause de sa taille modeste et de ses habitudes discrètes.

Il utilise différents types d’habitats selon les saisons. En été, il se réfugie dans des cavités d’arbres, des fissures de rochers, des greniers ou des combles. En hiver, il hiberne dans des grottes, mines, caves ou tunnels humides et abrités. Il préfère les zones boisées ou semi-ouvertes à proximité de l’eau.

Il se nourrit principalement de petits insectes volants, notamment des diptères, des coléoptères et des papillons de nuit. Il chasse en rasant la végétation, souvent en lisière de forêt ou autour des haies, en utilisant son écholocation très fine. Son vol est rapide et agile.

L’hibernation s’étend généralement de novembre à mars. Les femelles forment de petites colonies de reproduction en mai ou juin dans des abris chauds. Elles donnent naissance à un seul petit par an, en juin-juillet. Le jeune devient autonome vers 3 à 4 semaines.

Statut de conservation : Espèce protégée dans toute l’Europe, le Vespertilion de Brandt est considéré comme quasi menacé dans plusieurs régions. Il est sensible à la perte de ses habitats (arbres creux, vieux bâtiments, grottes), à la pollution lumineuse et à la diminution des insectes due à l’usage de pesticides.

Anecdote : C’est une des chauves-souris les plus longévives au monde par rapport à sa taille. Une femelle baguée en Suède a été retrouvée vivante à plus de 41 ans, ce qui est exceptionnel pour un animal aussi petit.

Les Minioptéridés

Le Minioptère de Schreibers

Le Minioptère de Schreibers est une chauve-souris fine et élancée, connue pour son vol rapide et ses colonies parfois très nombreuses. Elle mesure entre 34 et 40 cm d’envergure pour un poids de 10 à 18 grammes. Elle a de longues ailes étroites et un pelage brun-gris. Sa silhouette fine et son vol rapide la distinguent facilement des autres chauves-souris européennes.

Cette espèce est présente sur une vaste zone allant du bassin méditerranéen jusqu’à l’Asie centrale. En France, elle est surtout observée dans le sud du pays, notamment en Provence, dans les gorges, les massifs calcaires et les régions chaudes. Elle évite les zones très urbanisées ou trop froides.

Elle est très fidèle à ses gîtes et affectionne particulièrement les grottes profondes, abris souterrains, cavités rocheuses, ainsi que certaines mines. En été, elle forme de grandes colonies de reproduction pouvant regrouper des centaines voire des milliers d’individus. En hiver, elle migre souvent vers d’autres sites plus adaptés à l’hibernation, ce qui en fait l’une des rares chauves-souris migratrices d’Europe.

Elle fréquente les zones boisées, collines, garrigues, falaises et espaces semi-ouverts. Elle chasse en vol rapide et agile, généralement à moyenne ou haute altitude, capturant des insectes comme des papillons de nuit, coléoptères et mouches. C’est une espèce très active au crépuscule.

Le Minioptère de Schreibers hiberne entre octobre et avril, en général en groupes dans les zones profondes et stables des grottes. Les femelles donnent naissance à un seul petit par an au début de l’été. Les jeunes deviennent capables de voler vers 3 à 4 semaines après la naissance.

Statut de conservation : Espèce strictement protégée en Europe, elle est considérée comme vulnérable en raison : de la perturbation ou destruction de ses gîtes (notamment dans les grottes), de la pollution et du dérangement par les visiteurs, et du déclin des insectes. Elle est aussi très sensible à la fermeture de galeries de mines ou au dérangement pendant la reproduction ou l’hibernation.

Anecdote : Lorsqu’elles quittent leur gîte à la tombée de la nuit, les colonies de Minioptères peuvent former de véritables nuages vivants qui sortent en spirale de la grotte, spectacle impressionnant à observer.

Nous sommes à la recherche de passionnés compétents, spécialisés dans ce domaine, afin de compléter cette liste non exhaustive, enrichir et affiner les informations actuellement disponibles.

Ces espèces seront bientôt ajoutées à la liste ci-dessus, avec une présentation détaillée pour chacune.

Les Vespertilionidés

  • La Oreillard gris

  • L'Oreillard roux

  • La Pipistrelle commune

  • La Pipistrelle de Kuhl

  • La Pipistrelle de Nathusius

  • La Pipistrelle pygmée

  • Le Vespertilion à moustaches

  • Le Vespertilion à oreilles échancrées

  • Le Vespertilion d'Alcathoe

  • Le Vespertilion de Bechstein

  • Le Vespertilion de Natterer

  • La Sérotine bicolore

  • La Sérotine commune

  • La Sérotine de Nilsson