Les bornes frontière

Dans le Steinhart, et plus largement dans la Moselle Germanophone, le mot “ban” est couramment utilisé pour désigner un territoire : celui d’un village, d’un quartier ou d’un espace naturel bien délimité. Ce mot vient de l’allemand “der Bann”, qui signifiait un territoire placé sous l’autorité d’un seigneur ou d’une juridiction. Avec les nombreux changements de nationalité et de domination qu’a connus la région, le terme s’est francisé, devenant “ban”, tout en gardant son sens originel.

Cette spécificité linguistique est unique à la Moselle germanophone et constitue un élément fort de l’identité régionale. Le mot “ban” raconte à lui seul une partie de l’histoire territoriale du Steinhart.

 

Borne triangulaire ban de Lixing-lès-Rouhling

Dissimulées au cœur des forêts et des champs, les bornes sont les traces concrètes de ces anciens bans. Gravées de lettres, de dates ou de symboles, elles servaient à marquer les limites entre territoires, bans, paroisses ou juridictions seigneuriales. Ces éléments patrimoniaux, souvent méconnus ou confondus avec de simples blocs de pierre, sont pourtant nombreux : on en trouve notamment dans la forêt d’Ermerich Brandenbusch, celle du Meisterbusch, et dans plusieurs autres communes du Steinhart.

Témoins de cette histoire complexe, faite d’allers-retours politiques et de frontières mouvantes. Leur étude permet de mieux comprendre l’organisation historique du territoire, les anciennes appartenances féodales et les usages du sol d’autrefois.

Borne de Lixing-lès-Rouhling dans la forêt du Meisterbusch

Borne de Grosbliederstroff dans la forêt du Meisterbusch

Ces bornes sont fragiles, souvent menacées par l’érosion, l’oubli ou la destruction accidentelle. C’est pourquoi l’association Steinhart Terre d’Origines souhaite sensibiliser le public à leur valeur, en les documentant, en les montrant et en appelant à leur protection active. Elles font partie intégrante de notre mémoire collective, de notre identité locale, et méritent d’être reconnues comme des éléments à part entière du patrimoine culturel et paysager du Steinhart.

 

Ceci n’est qu’un aperçu d’un sujet qui sera abordé plus en détail ultérieurement.

Ces bornes constituent les traces vivantes d’un passé riche et mouvementé, au cœur d’une région située au centre de l’Europe de l’Ouest. Nous souhaitons vous laisser le temps d’interagir et de participer à la mise en lumière de cette histoire fascinante, documentée par ces reliques d’une valeur inestimable.

Notre objectif n’est pas de vous livrer une histoire à consommer passivement, mais de vous inviter à l’exhumer ensemble, au sein d’un groupe dédié de notre association, afin d’en faire profiter le plus grand nombre.

Envoyez-nous vos documents, histoires ou photos et contribuez au travail de recherche commun.

 

L’association a souhaité mettre en lumière ce reportage.

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